ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 62
27 Octobre 2021
Parlons de la société de demain
Editorial Courrier des Retraités N°62
Parlons de la société de demain
Le rapport du GIEC vient de rappeler que le dérèglement climatique se poursuit. Sans être la cause des catastrophes, inondations, sécheresses, incendies que l’on observe de par le monde et qui ont toujours existé, il en augmente la fréquence et la gravité.
Le virus, pour sa part, avec les "variants" qui se multiplient, poursuit sa course inexorable sans que l’on puisse annoncer la sortie prochaine du tunnel, en dépit des améliorations que l’on note ici ou là, hélas accompagnées de dégradations enregistrées ailleurs, avec le retour nécessaire de mesures de contrainte, comme en Israël ou dans les Antilles françaises.
Face à ces deux "cygnes noirs", chacun peut agir à la manière du colibri qui contribue à l’extinction des incendies en transportant quelques gouttes d’eau dans son bec, mais il est clair que cela ne suffira pas et que de profonds changements devront intervenir, menés par les puissances publiques qui devront avoir su y faire adhérer la population, tout en protégeant les plus fragiles.
Ce dramatique compagnonnage des tristes sires a bousculé profondément nos habitudes, nos sociétés et mis en grande difficulté l’économie qui peine à réparer ses plaies et à définir le chemin d’une prospérité nouvelle qui ne se fera pas sans renoncements. Chacun dès lors y va de ses propositions.
- Il faut, dit l’un, hâter le retour de la croissance en laquelle il voit le moyen qui réduira la dette, cette épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes, les nôtres et celles des générations qui nous suivent.
- Non, dit un autre, il faut une croissance autre que celle qui nous a conduits où nous sommes et qui mettait le PIB au-dessus de tout. Pour ne donner qu’un exemple, il faut supprimer les moteurs thermiques, subventionner les voitures électriques et les énergies renouvelables, investir dans les batteries, la reconversion des sites périmés et la formation des personnes perdant leur emploi, tout en modifiant la fiscalité des carburants fossiles. Il faut donc investir en profitant de ce que l’argent ne coûte rien. Et si les taux remontent ? Qu’importe, on ne remboursera pas la dette.
- Ne vous opposez pas dit un troisième, il faudra faire tout cela, au moins.
Comme on peut l’imaginer, ce débat sur la société du futur sera au cœur de la campagne électorale. A chacun d’y participer et d’exprimer par son vote ses préférences, ses craintes ou ses espoirs. Pour notre part, nous examinerons les propositions des divers candidats au travers de leur impact sur les catégories que nous représentons, retraités et personnes âgées.
Nous nous attacherons en particulier à trois aspects principaux.
- Le pouvoir d’achat des retraités. Régulièrement érodé, il est encore menacé. Nous nous méfions de l’idée, généreuse en apparence, d’indexer les pensions sur les salaires. Nous, nous demandons le maintien du pouvoir d’achat, c’est à dire l’indexation sur les prix, ce qui n’est même pas le cas depuis plusieurs années alors que le principe est l’indexation sur les prix.
- La réforme des retraites. Elle est nécessaire, pour nous et les générations qui nous suivent. Promise par Sarkozy, oubliée par Hollande, reprise par Macron et la commission Blanchard/Tirole la défend à son tour. Les habituels tenants du statu quo fourbissent déjà les armes pour s’opposer à toute velléité de réforme et les responsables, politiques ou syndicaux, obnubilés par le souvenir des défilés, repoussent frileusement le moment de s’engager sur une réforme qui, certes, devra assurer son équilibre, mais aussi mettre un terme aux privilèges et inéquités.
- La situation des Anciens. Beaucoup a été dit ou promis. Mais beaucoup reste à faire. Favoriser le maintien à domicile, Alléger le coût des EHPAD. Favoriser les mesures intermédiaires, sans oublier le sort des Aidants.
En attendant que les programmes se précisent, regardons avec courage et lucidité, mais sans nostalgie, les mois et années qui se profilent et continuons de nous protéger, nous et les autres, en nous vaccinant si ce n’est déjà fait et en pratiquant les mesures barrières.
Bonne rentrée à tous.
Christian Bourreau Pierre Conti
EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 62